L'éveil du phoenix .... ou non

Citation :: Que s'était il passé? un trou noir? une machine à remonter le temps? un vide spatio temporel?

Cet endroit semblait figé par on ne sait quelle magie comme si rien ne s'était produit et que tout avait disparu l'espace d'un moment. Il n'y avait d'autre choix semblait il que de lui donner une nouvelle vie un nouveau départ, un nouvel espoir...

Un endroit désert parmi d'autre, c'est ce à quoi lui faisait pensait la vue qu'il avait sous ses yeux. Une contrée déserte, un petit lac et quelques habitations bordant ce qui semblait être un coin de vie perdu dans une immensité de silence.
Il s'approcha des quelques maisons, se demandant quelle vie avait pu animer ces endroits, puis aperçu quelques personnes se déplaçant en ces lieux, chacun affairé à leur petite besogne, ne s'inquiétant même pas de la venue de quelconque étranger. Il arpentait la ville essayant de se repérer dans ce lieux encore inconnu et finit par tomber sur une modeste taverne qui semblait être la mieux entretenu, se situant juste à côté du lac.
Il marchait en direction de l'étendue bleue, rompant l'harmonie verte imposée par l'immensité des plaines et collines alentours. Il y avait bien une route, mais à quoi bon suivre un chemin qu'un jour une personne a tracé, il est toujours plus intéressant de tracer le sien même si cela est synonyme de difficulté. C'est ainsi que l'on sait que nous sommes en vie.
Il s'asseyait au pied d'un arbre, laissant la légère brise lui parcourir le visage et frôler le paysage lacustre qui paraissait accompagner ce doux mouvement par ses vaguelettes.

« Kof »

Un nuage de poussière se souleva dans l'obscurité.

« Kof Kof, krrrrrhof, Oooohœhœ, Ooohhhhhhrreuh ! »

Dans un léger bruit de graviers, la jeune fille se redressa avec difficulté. Tandis qu'elle se levait lentement, les cailloux, papiers et brindilles qui la recouvraient dévalaient jusqu'au sol pierreux de la cave. Que faisait-elle là ? Depuis combien de temps gisait-elle sur le sol ? Elle ne savait le dire. Cherchant à tatons la direction de la sortie, elle buta à plusieurs reprises sur des objets non-identifiés jusqu'à finalement trouver ce qui ressemblait fort à des escaliers. Une fois en haut et la poignée en main, elle ouvrit la porte dans un grincement révélateur, se retrouvant aveuglée l'espace d'un instant par un lumière qui pourtant ne filtrait qu'à peine à travers les volets fermés. Elle avança avec raideur jusqu'à la grande salle de la taverne, et s'affalla avec lourdeur sur le comptoir.

« Euuuuuuuarghhhh... » gémit-elle, les yeux vitreux et la bave coulante. Il fallut bien quelques minutes avant que la jeune fille ne retrouve le correct usage de son intellect. Lentement, elle se redressa, s'étira et bailla un bon coup. S'essuyant les lèvres avec le revers de la main, elle regarda avec résignation la tache visqueuse qu'elle venait de laisser sur le comptoir. Alors qu'elle se disait qu'il serait judicieux d'aller chercher un torchon pour nettoyer tout ça, un étrange constat la frappa tout à coup : le reste du comptoir était propre. Propre. Pas de poussière. Rien. Comme si quelqu'un avait fait le ménage. Incrédule, elle passa son doigt sur la surface (pas dans la bave, attention), et dut se résoudre à l'évidence : quelqu'un avait fait la poussière. Regardant autour elle d'un air hébai, sa surprise ne pouvait grandir plus : les chaises et les tables étaient parfaitement disposées, semblaient en bon état, et bien qu'il fît trop sombre pour voir si le sol était lui aussi propre, il était tout du moins dégagé de tout encombrement.

La jeune fille se frotta les yeux (ce qui n'était pas une très bonne idée au vu de la couche de poussière qu'il y avait dessus), et décida d'ouvrir les volets afin d'y voir un peu plus clair. Tandis que fraîcheur et lumière pénétraient la pièce, elle resta perplexe un instant devant cette propreté digne d'un sou propre (neuf, faut pas abuser non plus). Rapidement cependant, elle remarqua un papier sur une table près de l'entrée. Se hâtant d'aller voir de quoi il retournait, elle constata qu'il s'agissait d'une note laissée par le probable coupable de cette propreté.

Citation :: Il serait temps de ré-ouvrir la taverne ! Pour l'heure je passe régulièrement histoire de dépoussiérer, mais bon quand même, il ne faut pas abuser de la gentillesse des gens ! Et inutile de dire qu'on ne m'a rien demandé !

Vous-savez-qui.

Les yeux plissés, la demoiselle restait septique. Faisant une fixette sur la note pendant bien au moins un quart d'heure, elle finit pas abandonner l'idée de comprendre quoi que ce soit. Elle reposa le papier là où elle l'avait pris, et sortit de la taverne par curiosité. Une fois dehors, elle se retourna face à la devanture et recula de quelques pas. Elle constata alors que la façade était bien entretenue, le sol balayé, et qu'il n'y avait pas la moindre mauvaise herbe au pied du mur de ce côté-ci. Il était clair que quelqu'un s'occupait également de garder l'extérieur présentable.

La jeune fille soupira, haussa les épaules et retourna dans la taverne. Le plus simple lui semblait encore d'attendre sagement que le soit-disant « Vous-savez-qui » revienne pour résoudre tous ces mystères. Alors qu'elle s'adossait à la fenêtre pour patienter en profitant du beau temps, elle remarqua non loin de là quelqu'un assis au pied d'un arbre, semblant profiter lui aussi de la clémence du temps.

Tout paraissait possible ici au milieu des mânes. Il lui semblait qu'encore une éternité était passée, tandis qu'à son dernier souvenir tout était allé si vite, tout avait accéléré dans une course dératée. Il lui paraissait qu'on jouait avec le temps comme avec la laine, une longue pelote déroulée, quelques nœuds, des morceaux effilochés, que leur tricotait-on donc encore? Tic, tac ralentit.

Jonchée sur le sol, immobile, avec pour seul mouvement une brise légère, il y avait là une silhouette féminine laissée à la merci du soleil, dont les rayons lui chatouillaient le bout du nez. Les paupières s'ouvrirent et la jeune femme tenta de remuer, un orteil d'abord, puis la cheville, avec une légère douleur. Tout était rouillé, stoppé en plein court. Les lèvres pâteuses, c'est qu'elle n'avait finalement jamais eu le verre qu'elle avait attendu, la jeunette avait bien besoin de se désaltérer. Elle porta doucement sa main à ses hanches, autour desquelles pendait une sorte d'outre. De l'outre une seule goutte tomba sur les lèves sèches. Décevant, ses paupières s'agitaient, la brune ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle ne s'en souvenait même pas, elle ne se rappelait pas même ce qu'elle faisait plantée là dans la verdure environnante. Les mains plantées dans la terre et les joncs, la brune se redressa, avisant les lieux. Un lac non loin, c'était bien sa veine.

Quelques minutes passèrent, temps précieux de quiétude et de solitude, avant qu'il se laissa rappelé à la raison par les instincts primaires de toute espèce. Avec ce vent léger vent, l'air était plus sec, même à proximité d'un lac, et le besoin de se désaltérer se faisait sentir. Il y avait là devant lui un lac, et derrière lui une taverne qui semblait ouverte. Ces lieux n'était pas à égale distance de lui mais la bâtisse offrait un plus vaste choix de boisson qu'une étendue d'eau.
Se levant il sentit une légère pression autour de sa taille, rappel de la maigreur de sa bourse et des avantages d'une vie non citadine. Ce petit rappel l'invita à se diriger en premier lieu vers le lac, puis il se rendrait dans la taverne, centre des histoires et informations d'une ville, passage obligé pour tout ceux qui n'embrassait pas la vie de sédentaire.
Ses genoux se joignèrent sur une rive solide, laissant l'assurance de ne point se baigner si personne ne l'y aidait. Le liquide était froid, preuve de la douceur éphémère de la région et de l'impuissance de l'astre céleste face à cet élément.
Joignant ses mains pour récolter l'eau, il contenta son besoin, avant de se regarder, curieux de voir l'effet de ces jours de marche et du temps sur son visage...

Des pas, c'est ce qu'elle entendait très clairement, bien que son esprit n'en soit pas encore convaincu. Qui marcherait donc par ici, au bout du temps, là où les heures ne semblaient pas couler? Myana cherchait dans son esprit encore embué, troublée par ce réveil inattendu, mais les réponses se faisaient rares.

Toujours assise parmi les joncs, à observer les alentours, elle finit par percevoir quelque chose, prêt du lac, où elle comptait se rendre. Une silhouette semblait accroupie, mais il faudrait que la jeune femme se rapproche si elle voulait en savoir plus, la personne était encore loin. La brune se décida donc, elle se releva complètement cette fois. Elle marcha sans bruit, du moins sans essayer de trop en faire bien que les joncs s'écrasant sous ses pieds n'étaient pas des plus discrets. Elle se rapprochait du bord du lac, évitant cependant d'aller trop prêt de la silhouette qu'elle n'avait pas encore identifiée. Le bord se fit sentir, la jeunette trempa une main dans l'étendue aquatique. La fraicheur et la douceur la surprirent, après tant de temps plantée dans la terre ce contact lui était plaisant et à la fois inattendu. Elle se débarbouilla le visage, frotta ses yeux, puis se mit en quête de distinguer qui était assis aussi aux abords de cet étang.

Etrange, elle l'avait déjà vu, du moins elle en avait la supposition, son esprit le reconnaissait sans savoir grand chose sur lui pour autant. En quel lieu? En quel moment l'avait-elle aperçu? Lui... qui était-ce vraiment? Au fur et à mesure de l'observation, les souvenirs semblaient se retrouver dans les méandres de la jeunette, ils refaisaient surface, enfouis depuis un moment maintenant. Lui, encore une fois, elle était dans la position sournoise de celle qui regarde l'étranger. Lui, quel pouvoir avait-il? Fallait-il le craindre? Il semblait tant lié à ces jeux de temporalité... Elle était bien certaine maintenant, de l'avoir vu à la taverne, le temps dernier, de l'avoir vu prendre possession des lieux. Au milieu de cette certitude, de nombreuses questions demeuraient, pour combien de temps?

Il se passa un moment avant qu'il sente qu'une présence s'était rapprochée de lui sans qu'il le remarque. Un regard se posait sur lui et il le sentait persistant, comme si il était l'objet d'un questionnement sans fin. Qui était-ce? quelles étaient les intentions? L'avait on suivit durant son périple dans un quelconque but malsain? Les questionnements lui prenaient la tête, au point que sa curiosité eu raison de sa prudence et qu'il se retourna sans geste agressifs vers la personne qui l'observait.
Il fut à la fois surpris et décontenancé. Ses errances l'auraient elles ramené là où tout avait commencé il y avait de cela un an? Les choses avaient bien changé par rapport à son souvenir, ou alors sa mémoire poussièreuse lui jouait des tours. Il dévisagea la personne en s'asseyant dans sa direction et une bribe de mémoire lui revenu, un femme qui était apparu à la taverne, la moins aggressive des trois, celle où il n'avait que peu communiqué avec alors qu'il balayait la taverne. Ce pourrait il que ce soit elle? Ce pourrait il que cet établissement présentable soit la taverne en ruine de la dernière fois? Tant de choses auraient changé en une année.
Puis il se souvint de son reflet. Lui même avec beaucoup changé durant cette année. Il se dirigea vers elle, gardant une démarche posée. Il arriva à sa hauteur et d'un geste simple de la main lui la proposa pour se redresser.

Bien le bonjour Dame, je suis Bastian, voyageur. Voulez vous que je vous aide à vous redresser?

Il marqua un temps laissant le loisir à la dame de répondre puis une autre question dépassa ses lèvres sans qu'il n'ai vraiment cherché à la retenir.

Ne nous serions nous pas déjà croisé il y a de cela un an? J'ai un doute si c'est en ce lieu, car si c'est le cas il a beaucoup changé.

Il regardait la femme qui semblait sortir d'un profond sommeil à la facon des contes pour enfants, sauf qu'elle n'était pas comme les princesses, sans un faux pli, la coiffure toujours inchangée même après un marathon. Elle était présentable, mais quelques petits signes montraient qu'elle n'avait pas encore eu le temps de s'ajuster.
Présentable... encore un mot de la société pour distinguer les femmes, qui n'a aucun critère ni même sens en soit. Cela le fit sourire sur le coup mais il se preserva de signifier pourquoi.

Méfiante, elle l'était. L'homme lui proposait de l'aide, mais la brune ne comptait l'accepter, signe de sa méfiance ou encore plus de sa fierté peut être. Myana se redressa donc seule, encore légèrement endolorie par cette grande somnolence qui semblait jouer avec elle comme avec le temps. Ses impressions lui paraissaient la tromper, elle aurait bien dit qu'un mois s'était écoulé voire plus, depuis qu'il lui avait parlé. Le silence s'était tant installé que ses lèvres lui semblaient scellées, elle fit tout de même l'effort d'en sortir quelques mots.

Hum, bonjour Bastian.

Nous nous sommes croisés, oui.

A la taverne, non loin d'ici.

Si la jeune femme ne maîtrisait le temps, au moins les lieux elle les connaissait. Les phrases étaient courtes et un peu saccadées, mais il ne fallait point trop lui en demander. D'une la brune n'avait jamais été très bavarde avec les inconnus, d'autant plus quand ils lui paraissaient avoir des pouvoirs inconnus bravant le temps et le distordant. Et de deux il lui fallait fournir quelques efforts conséquents pour arracher quelques phrasés du silence. Cependant elle ne s'arrêta pas là.

D'où venez vous? De la contrée pétrifiée?